Au-dedans de toi, tu me trouveras

Femme, tu pleures ? Qui cherches-tu ? Tu le possèdes celui que tu cherches, et tu l'ignores ? Tu l'as, et tu pleures ? Tu le cherches au-dehors, mais tu l'as au-dedans. Tu te tiens debout hors du tombeau, en larmes, pourquoi ? Où je suis ? Mais en toi. C'est là que je repose, non pas mort, mais l'éternel vivant. Toi-même, voilà mon jardin. Tu as bien jugé en me disant jardinier. Second Adam, j'ai gardé, moi aussi, d'un paradis ma tâche de travailler à faire pousser dans ce jardin - ton âme - des moissons de désirs. Comment ! Tu m'as, tu me possèdes en toi, et tu l'ignores ? Voilà pourquoi tu me cherches au-dehors. Eh bien, me voici. Je t'apparais dehors, mais pour te ramener au-dedans. C'est là, au-dedans, que tu me trouveras. [...]

Je ne suis pas loin de toi, comme tu le penses. Je suis le Dieu tout proche. Dis-moi qu'y a-t-il de plus près pour quelqu'un que son propre coeur ? Ceux qui me trouvent, c'est là, dans leur coeur qu'ils me trouvent : voilà ma résidence.

Anonyme du XIIIème Siècle