Espoir

Vous revenez, aimables fleurs,
Sans que de mes longues douleurs
Vous trouviez la course bornée ;
Je vis sous une dure loi,
Et voici la seconde année
Qu'il n'est plus de printemps pour moi.

La même sagesse profonde
Qui vous ôte et vous rend au monde
Me cache en cet obscur tombeau,
Et peut, en dépit de l'envie,
Remettre en un éclat nouveau
Ma sombre et languissante vie.

Adorons ce Dieu souverain,
Comme vous sa puissante main
Me forma de poudre et de boue ;
Cent maux peuvent m'environner ;
Mais, quoi ! je l'aime et je le loue :
Il ne peut pas m'abandonner.

Pellisson